Lu dans la Tribune du 5 juillet :
Le président du groupe, Luc Vigneron, pourrait annoncer dans les prochaines semaines une réorganisation de son comité exécutif avec plusieurs départs. Et réfléchirait à une nouvelle organisation un leader français de l'électronique militaire
La date du 24 juillet trotte dans toutes les têtes des cadres dirigeants de Thales. C'est ce jour-là que se réunira un comité exécutif, qui longtemps a été sans ordre du jour et au cours duquel le PDG du groupe d'électronique, Luc Vigneron, pourrait annoncer un "tsunami" en termes de réorganisation, selon les termes qu'il aurait employé en interne. Car jusqu'ici ce n'était qu'une "brise de printemps", aurait-il précisé. Bigre... L'annoncera-t-il ou pas ce jour-là ? Pas sûr, car à l'ordre du jour, il y a désormais l'examen des comptes semestriels publiés le lendemain et une évolution de la communication du groupe. Il pourrait donc reporter l'annonce de son plan de réorganisation à plus tard.
Une chose semble sûre, le comité exécutif va être une nouvelle fois remanié avec le départ des deux grands "commerçants" de Thales, le britannique Alex Dorrian, qui va faire valoir ses droits à la retraite et qui dirigeait la zone A (Australie, Canada, Corée du Sud, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, USA, Europe du Nord et Europe centrale, Asie du Nord et Asie centrale, OTAN et Nations Unies) et Blaise Jaeger en charge de la zone B (Allemagne, Italie, Espagne, Autriche, Suisse, l'Europe du sud, Singapour, Inde, Arabie Saoudite, Asie du sud et du sud-est, Moyen-Orient, Amérique latine et Afrique), selon plusieurs sources concordantes en interne et en externe.
L'équipe commerciale décapitée
L'éviction de ce dernier est une surprise tant il apparaissait comme l'un des protégés de Luc Vigneron, après avoir longtemps été celui de Pascale Sourisse, actuellement en charge de la division Systèmes C4I de défense et sécurité. C'est d'ailleurs le patron de Thales, qui l'avait imposé à ce poste. Contacté par "latribune.fr", Blaise Jaeger, qui pourrait néanmoins rester dans le groupe, n'a pas souhaité faire de commentaires. Son départ intervient quelques semaines seulement après le départ du patron de la zone Moyen-Orient - une zone très importante pour Thales -, Olivier Badard. Ce qui avait pas mal énervé l'Arabie saoudite très mécontente d'avoir été mise devant le fait accompli par Thales.
Qui pour remplacer Alex Dorrian et Blaise Jaeger ? Luc Vigneron pense à Pascale Sourisse pour prendre la zone A et au PDG de la filiale spatiale, Thales Alenia Space, Raynald Seznec, qui est plutôt un industriel, pour diriger la zone B, selon des sources concordantes. Deux choix qui surprennent en interne. Mais qui peuvent se comprendre en tenant compte de la volonté de Luc Vigneron d'éloigner des réseaux français (ministères et clients) les deux derniers hauts dirigeants de Thales un peu trop indépendants à ses yeux. "C'est aussi une façon de les mettre devant un défi quasi impossible pour mieux les écarter ensuite définitivement", suggère-t-on en interne.
Une montée en puissance de Patrick Fournié ?
Le troisième membre du comité exécutif de Thales à faire les frais de cette nouvelle réorganisation est, selon nos informations, le Britannique Alex Cresswell en charge de la division défense terrestre. Cet ancien de BAE Systems pourrait être toutefois recasé en Grande-Bretagne mais à un poste beaucoup moins important qu'actuellement. Il rapporterait d'ailleurs au patron britannique de Thales.
Et ce n'est pas fini. Luc Vigneron réfléchirait à une nouvelle organisation, qui empêcherait les patrons de division de cumuler leur poste avec les fonctions de PDG de filiales françaises. Il leur demanderait de choisir. Par exemple Pierre-Eric Pommellet, si cette organisation était mise en place, devrait choisir entre la division Systèmes de mission de défense qu'il dirige et la société Thales Systèmes Aéroportés dont il est le PDG. Et tous les PDG des filiales françaises, soit environ 40 % des activités du groupe, pourraient rapporter au patron des opérations, Patrick Fournié. De fait, ce dernier deviendrait un numéro deux sans en avoir le titre. D'autant que la direction des ressources humaines pourrait également lui rapporter.
Dehors a écrit le 06/07/2012 à 07:01 :
RépondreSupprimerApres ces exploits chez Alcatel dans le GSM (aujourd'hui Alcatel n'a qu'une part infirme dans le mobile!!), voila qui détruit maintenant Thales ... Quand lui indiquera-t-on la porte de sortie
Un mouton du troupeau Thales a écrit le 06/07/2012 à 00:14 :
Après avoir amené le Groupe au bord du précipice par ses décisions successives d'organisation - ou plutôt de désorganisation -, après avoir dévalorisé le travail fourni pas l'ensemble des salariés, après avoir démotivé le management, après avoir lancé des cessions en tous sens - qui ne font pas sens d'ailleurs -, c'est à nouveau au haut management qu'il s'attaque ! A quand le retour du tsunami annoncé ? A quand son éviction par l'Etat ?
phidias a écrit le 05/07/2012 à 18:38 :
C'est une mise au pas, façon Loubianka, ou Langley au choix.
Britannicus a répondu le 05/07/2012 à 22:24:
Ou alors c'est un out-placement pour gager une délocalisation tranquille.