L’intersyndicale CFDT, CFE-CGC et CGT du groupe d’électronique français réitère sa défiance envers le PDG de Thales, Luc Vigneron. Elle s’inquiète des "difficultés économiques et sociales à court terme" qui guettent Thales.
Après les tensions suscitées par le rachat par GFI de la division de services informatiques de Thales cet été, la grogne sociale se poursuit chez Thales.
Les plans de réorganisation, notamment vers Singapour, des sites du groupe électronique en Gironde et dans les Hauts-de-Seine, ont contribué à installer un climat délétère entre les organisations syndicales et la direction... avec le PDG Luc Vigneron en ligne de mire.
Ce 12 septembre, l’intersyndicale, qui dit représenter 90 % des salariés de Thales en France, monte à nouveau au créneau. "Les méthodes de management et les orientations industrielles mises en œuvre par le PDG entraînent le groupe et ses salariés vers de graves difficultés économiques et sociales à court terme", s’insurge l’inter-centres CFDT, CFE-CGC et CGT de Thales dans un communiqué.
En résulte selon eux un "climat délétère", engendrant de "nombreux risques psychosociaux qui font l'objet d'alertes de la médecine du travail".
"CASUS BELLI"
Ce qui semble dénoncé par les syndicats, "l'absorption - l'asservissement - de la Direction des Ressources Humaines à la Direction des Opérations", une nouvelle réorganisation des entités du groupe qu’ils prennent comme "une véritable provocation, une rupture de la culture et des pratiques du dialogue social".
Et de s'adresser directement à Luc Vigneron dans une lettre ouverte : "En mélangeant les genres (la division Opérations et et la division Ressources Humaines, ndlr) vous instaurez le pompier pyromane. Ceci constitue pour nos organisations une véritable provocation, un casus belli". "Pour satisfaire les appétits gloutons de vos principaux actionnaires, vous conduisez Thales à coups de réorganisations et de coupes claires qui se suivent les unes après les autres (..) avec comme objectif la recherche de résultats financiers à court terme", écrit l'intersyndicale.
En guise de protestation, les syndicats comptent rompre tout dialogue social avec la direction et de boycotter un séminaire organisé par Thales le 14 septembre, et alerter "l’ensemble du personnel, les administrateurs du groupe et les autorités politiques et représentants de l’Etat" sur leur situation.
Copie d'un commentaire adressé le 12/09/2012 à l'Usine Nouvelle :
RépondreSupprimerMerci d'avoir repris notre communiqué de presse. Juste un point à revoir : le titre !
En effet, pour nous, ce ne sont pas les syndicats de Thales qui déclarent la guerre à Luc Vigneron, mais bien ce dernier qui, en décidant de confier à la même personne la responsabilité des Ressources Humaines en complément à celle des Opérations, responsabilités hautement incompatibles quelle que soit la personne en charge, a déclaré la guerre aux syndicats. Comme il l'avait fait en son temps chez Nexter...