Malgré la mobilisation syndicale, la
cession de la division Business solutions (BUS) de la société Thales Services à
l’entreprise GFI Informatique a eu lieu ce lundi 15 octobre. La justice avait
confirmé, jeudi dernier, le projet de cession. A Toulouse, quelque 130 emplois
sont menacés, estime l’intersyndicale.
La cession d’activité aura finalement bien eu lieu ce lundi 15 octobre. Le
Tribunal de grande instance (TGI) de Versailles a débouté, jeudi 11 octobre, la
demande de l’intersyndicale (CGT, CFDT, CFE-CGC), confirmant ainsi le transfert
des salariés de la division Business solutions (BUS) de Thales Service à
l’entreprise GFI Informatique.
Les dirigeants de la société Thales Services,
filiale du groupe Thales spécialisée dans les systèmes de sous-traitance
informatique, justifient la cession par le fait que cette division BUS n’était
pas « le cœur de métier de l’entreprise ». De plus, l’entreprise GFI
Informatique est « une société spécialisée qui s’engage à maintenir l’emploi
dans le bassin toulousain ».
Les salariés
redoutent un plan social déguisé
Si cette cession ne prévoit aucun licenciement,
les syndicats redoutent un plan social déguisé. Sur les 537 emplois que compte
la division BUS au niveau national, quelque 130 emplois sont à terme menacés
sur le site de Toulouse (avenue Eisenhower), estime l’intersyndicale. « Nous
pensons qu’il y a un danger pour les emplois, notamment pour les salariés les
plus âgés », s’inquiète Jean-Michel Décatoire, représentant CFE-CGC.
Après la confirmation de la cession,
l’intersyndicale a déclaré dans un communiqué : « c’est entre résignation et
colère que les salariés vont rejoindre GFI, certains que leur avenir personnel
est fragile et que les activités vont souffrir de ce choix anti-économique ». Et
d’ajouter : « Aucune des promesses faites tant par le candidat Hollande que par
le ministère du redressement productif n’ont été tenues et c’est avec amertume
que les salariés constatent que les espoirs qu’ils avaient mis dans le nouveau
gouvernement ne se sont pas traduits pour eux par un changement, bien au
contraire leur devenir est bien plus sombre ».
En combat
depuis 13 mois
L’assemblée générale du personnel a eu lieu
aujourd’hui, lundi 15 octobre, afin de décider des suites à donner à la
mobilisation des salariés : « Nous salariés de GFI BUS réunis en assemblée
générale, nous nous sommes opposés pendant 13 mois à la cession de l’activité
BUS. Cette cession est vécue très durement car elle souligne combien nos
directions ont été peu soucieuses de notre avenir. Nous nous adressons
encore aux ministères pour annuler une décision qui a toutes les chances d’être
lourde de conséquences pour l’emploi et la santé des salariés ».
Hugues-Olivier Dumez
© Photo Rémi Benoit